L'expression du but et de la crainte


Le but est une forme de conséquence recherchée ou redoutée.

On construit autour du terrain de hautes barricades pour que les champions ne soient pas gênés par les curieux. Tout est conçu au mieux pour leur entraînement. Afin de leur permettre de ne perdre aucun précieux moment, on installe un snack-bar au bord de la piste. On aménage, de plus, un local confortable où ils puissent se reposer; les organisateurs ne veulent pas l'équiper de l'air conditionné de peur que les athlètes ne prennent froid après l'exercice.

Conséquence, but et crainte

Le mot but signifie fin, visée, destination, dessein, intention. La conclusion est positive pour le locuteur.
Exprimer le but, c'est parler de quelque chose que l'on souhaite, espère ou désire. Il s'agit d'une conséquence voulue, toujours liée à une intention.

La crainte est par rapport au but une notion symétriquement opposée : c'est une conclusion négative que l'on veut éviter.

Les deux notions se rapportent donc à une conséquence désirée ou non.
Lorsqu'une crainte est négative, elle équivaut à un but positif.

Transformation du but en crainte : Elle se tut pour ne pas le gêner. > Elle se tut de crainte de le gêner.
    —                 de la crainte en but : Il se déguise de peur d'être reconnu. > Il se déguise afin de ne pas être reconnu.

Moyens
but
crainte
Groupe nominal introduit par une préposition
Tout est conçu pour leur entraînement.
Tout est conçu dans la crainte des curieux. 

Groupe verbal à l'infinitif, introduit ou non par une préposition
On installe un snack afin de leur permettre de ne perdre aucun moment.. Ils partent faire leur entraînement
On installe un snack de peur de perdre du temps.

Proposition subordonnée circonstancielle de but ou de crainte
On construit des barricades pour que les champions ne soient pas gênés.

Les organisateurs ne veulent pas de l'air conditionné de peur que les athlètes ne prennent froid.
Proposition subordonnée relative
On aménage un local confortable où ils puissent se reposer

On aménage un local qui ne soit pas un foyer de microbes.

Lexique, les verbes essentiels introduisent le but ou la crainte.
Ils visent la première place.
Ils redoutent les spectatrices enragées.

Les outils


but
crainte
prépositions (groupes nominaux)
pour, afin de, en vue de
de crainte de, de peur de
prépositions (groupes verbaux)
pour, afin de, de manière à, de façon à, dans l'intention de, dans le but de, dans le dessein de, en vue de
de crainte de, de peur de
locutions conjonctives
pour que, afin que, de façon que, de sorte que
de peur que, de crainte que


Constructions

a) Infinitif

–  Ils jouent pour gagner. Le sujet des deux verbes est identique. Ils jouent pour qu'ils gagnent.
 – Ils partent s'entraîner. L'infinitif est construit avec un pronom réfléchi qui renvoie à la même personne que le sujet. Ils partent afin qu'ils s'entraînent. Cette construction se trouve après un verbe sans préposition.

b) Propositions subordonnées conjonctives

On construit des barricades pour que les champions ne soient pas gênés.  Le mode de la subordonnée est le subjonctif parce que cela correspond à un fait qui n'est pas certain. 
– Comparons le sens de ces deux phrases :  Nous avons pris nos dispositions de peur qu'il ne vienne = de peur de sa présence.
Nous avons pris nos dispositions de peur qu'il ne vienne pas = de peur de son absence.
Dans le premier cas, il s'agit d'un complément circonstanciel de crainte négatif. Cela signifie que c'est en réalité un complément circonstanciel de but. La locution ne... pas est pleinement négative.
Dans le deuxième cas, il s'agit d'un complément circonstanciel de crainte positif. Il s'agit donc d'un complément circonstanciel de but négatif. L'adverbe ne est dit explétif, il n'équivaut pas à une négation.

Il  se déguise pour ne pas que ses voisins le reconnaissent. Qu'est-ce qui est grammaticalement incorrect dans cette phrase ?  La place de la locution négative qui doit être disjointe et qui doit encadrer le verbe de la subordonnée.

Le mode dans les subordonnées de but est le subjonctif . La réalisation de l'objectif visée n'est pas certaine.  La même conjonction peut être employée pour exprimer la conséquence, mais le fait est considéré comme réalisé et le verbe de la subordonnée est alors à l'indicatif.
J'ai pris une assurance tous risques de sorte qu'il n'y ait aucun problème.
  J'ai pris une assurance tous risques de sorte qu'il n'y a aucun problème.
Quelques conjonctions (de façon que, de manière que) peuvent être ainsi suivies du subjonctif ou de l'indicatif selon le sens de la subordonnée.

c) Propositions subordonnées relatives

La subordonné relative au subjonctif exprime le but.
Elle veut un chapeau qui aille avec sa robe (pour qu'il aille).

d) La subordonnée elliptique

Viens, que je te récompense.
Après un impératif, la conjonction que peut être employée à la place de pour que.


Expression écrite : dans quel but Gaston a-t-il modifié le radiateur ?


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