Etc.


Pour la locution « etc. », il existe plusieurs erreurs.


La forme développée et cetera


Le mot signifie « et les autres choses », « et le reste », « et tout ce qui s'ensuit ».

La forme développée est « et cetera », il vaut mieux en user car la graphie « et cætera » est un pseudo-latinisme du Moyen Âge. La locution adverbiale ne comprenait pas en latin classique la diphtongue ae, pas plus que le pronom indéfini « ceterus, a, um » dont elle est issue. En outre, si on tient absolument à employer le barbarisme, il conviendrait alors de l'écrire avec une ligature æ, e dans l'a, comme le fait le Petit Robert « et cætera » (alt-230 en Windows, Alt-Gr+a avec le clavier de Denis Liégeois, Unicode 00E6).

L'emploi de la ligature œ, e dans l'o, dans certains cas, est aussi erroné. Elle n'est pas plus latine que æ pour la locution et qu'elle ne correspond à aucune forme latine. Il ne faut donc pas écrire « etcœtera ». Cette forme a été utilisée dans des livres anciens, mais elle n'est pas reçue par les usuels. Il arrive que l'on lise à tort la ligature e dans l'a pour un e dans l'o car en italique les deux  glyphes se ressemblent : æ, æ, æ, æ ; œ, œ, œ, œ.

La locution ne doit pas être écrite en italique, sauf si on la cite, la met en valeur. Il s'agit d'un terme francisé au même titre que numéro, média, confer.

 



L'abréviation etc.

L'abréviation anglo-saxonne peut être encore « &c. », comme on le faisait en français à l'époque classique. Abréviation désuète aujourd'hui. Ainsi chez Furetière :
ET CETERA, qu'on figure souvent par un tranché &c. est une abbreviation pour dire & le reste, qui est sousentendu ou qui en depend. Les Notaires mettent au bas de leurs minutes, Promettant &c. obligeant &c. renonceant &c. qu'ils estendent aprés en quatre ou cinq rolles de grosse. C'est ce qui a donné lieu à ce qu'on dit proverbialement, Dieu nous garde d'un & cetera de Notaire, & d'un qui pro quo d'Apothicaire.

L'abréviation française ne comporte jamais de points de suspension à la suite. Il ne faut pas écrire : « des pommes, des poires, des scoubidous, etc... » Il s'agit d'une erreur fréquente. La locution abrégée ne comporte pas de lettre finale, donc il convient d'employer un point abréviatif et un seul, comme pour cf., op. cit., ibid. et ad libitum. Mais il y a alors
des problèmes... La formule « etc. » se trouve souvent en fin de phrase et le point abréviatif  se confond alors avec le point conclusif. Mais ce point abréviatif n'est plus perçu comme tel par les lecteurs ! D'autre part, les points de suspension ont aussi une valeur énumérative, exactement comme « etc. ». C'est donc une redondance qui peut être due à l'ignorance – on croit ne pas être assez clair en choisissant seulement une des deux formes, points de suspension ou locution –, ou bien à la volonté de cacher le douloureux problème du point final, un peu comme un chat remue son gravier... En milieu de phrase, c'est nettement plus simple. Néanmoins il convient d'éviter toute surponctuation pseudo-expressive. L'énumération n'est pas plus claire avec des points de suspension...

 

La prononciation

La locution est souvent malmenée à l'oral et cela se traduit ensuite à l'écrit. On entend ainsi
« eksétéra », la métathèse du k modifie la prononciation du t par contrecoup et par analogie avec excès. De là, on en vient à écrire « ect. » parce que la conjonction et n'est plus reconnue.
 

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