Figure

Construction 

Effet 

Exemples

La métonymie

La métonymie emploie pour désigner un objet ou un être, un objet  proche de la chose ou de la personne. Le rapport est de voisinage, de contiguïté.

Elle offre un raccourci de la pensée. On peut employer le contenant pour le contenu, l'instrument pour celui qui en use, l'attribut pour le possesseur, le lieu d'origine pour la chose, l'auteur pour l'œuvre. Les métonymies peuvent appartenir au lexique courant, par exemple « se servir une assiette ». On parle alors de catachrèse de métonymie.

boire un verre ; 
une fine lame ;
hériter du trône ,
la couronne de Grande-Bretagne ; 
la Maison Blanche ; 
un bon bordeaux ; 
un Simenon ;
l'ennemi (= les ennemis)

La synecdoque

La synecdoque est une forme particulière de métonymie. Elle  consiste à utiliser le tout pour la partie, ou la partie pour le tout.

C'est aussi un raccourci. La synecdoque emploie un élément particulier d'un être, d'un objet, ou bien la matière qui le compose.

un sac en lézard ; 
les cordes, les bois et les cuivres de l'orchestre ;
une voile à l'horizon;
un troupeau de cent têtes 

L'antonomase

L'antonomase est un cas particulier de la métonymie. On utilise un nom propre comme un nom commun. Ce nom peut être celui d'un auteur, d'un lieu d'origine, d'un être symbolique.

Certaines antonomases sont lexicalisées ou peu visibles (la mousseline de Mossoul), d'autres conservent encore la majuscule qui les lie au nom d'origine (les Nobel). Le nom d'origine est dit éponyme. Indirectement, l'antonomase peut agir comme une métaphore implicite (un apollon).

un gruyère ;
un bourgogne ;
une poubelle ;
une charlotte ;
un tartuffe ;
l'argus ;
un hercule ;

La périphrase

La périphrase remplace un nom exact par une expression  qui exprime les qualités ou les attributs de l'être ou de la chose.

Le préfixe péri veut dire en grec « à côté, autour de ». On utilise donc une expression plus longue qui crée une attente. Elle sert de reprise anaphorique laudative ou péjorative, elle évite ainsi la répétition, mais elle est connotée par les qualités mises en avant. Elle permet d'euphémiser parfois. Cela peut être aussi une figure de l'ironie (le beau sexe, le sexe dit faible).

la capitale de la France (= Paris) ;
les commodités de la conversation (= les fauteuils) (Molière) ;
le temple  de la pudeur (= les joues) (Molière) ,
l'astre de la nuit, la reine des nuits (= la lune) ;
le roi des animaux (= le lion) ;
l'empereur à la barbe fleurie (= Charlemagne) ,
la plus belle avenue du monde (= les Champs Elysées) ;

L'antiphrase

L'antiphrase dit le contraire de ce qu'elle veut faire entendre. Elle ne laisse toutefois pas de  doute sur l'intention réelle par le ton employé, par la connotation en apparence positive du lexique.

Le préfixe grec anti- veut dire « contre, au contraire, à l'opposé ». L'antiphrase insiste, souligne. Elle s'accompagne donc d'une forme d'exagération. Ce peut être une figure de l'ironie, par exemple « ce grand démocrate » pour Silvio Berlusconi. Une forme particulière de l'antiphrase est la prétérition qui consiste à déclarer que l'on ne va pas parler de tel sujet et à le traiter néanmoins.

J'ai bien gagné ma journée ! Ne vous gênez pas !
Je vais bien le recevoir ! C'est le bouquet !
Te voilà dans de beaux draps ! Bravo ! C'est réussi ! Il s'est particulièrement distingué !
Comme chacun sait... nul n'ignore... (expressions qui introduisent un e antiphrase)