Les figures de style

2. Opposer : les figures du contraste entre les idées

Deux termes s'opposent par leur sens dans un énoncé. La construction met en valeur les contradictions ou les oppositions entre ces deux idées, ces deux situations, ces deux personnages.



Figures
Définition
Effet
Exemple
L'antithèse avec effet de parallélisme
L'antithèse se fonde sur une opposition d'idées. Dans un même groupe syntaxique (phrase, paragraphe, strophe), deux termes disjoints  s'opposent par leur sens. La construction de la phrase peut reprendre un modèle pour mettre en valeur ce contraste.
L'antithèse insiste, souligne les qualités. Elle crée aussi une surprise. On la retrouve fréquemment dans des maximes, des sentences, des proverbes. Elle contient alors un enseignement et ces énoncés gnomiques sont didactiques. Elle est donc souvent liée à une vérité générale, ou bien à un énoncé conclusif qui résume une situation.
À père avare, fils prodigue
Noël au balcon, Pâques aux tisons
Noël au scanner, Pâques au cimetière (Desproges)
Et monté sur le faîte, il aspire à descendre (Corneille)
Cet homme dont j'admire le génie et dont j'abhorre le despotisme (Chateaubriand)
Tel qui rit vendredi, pleurera dimanche
Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras
Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux (la Pasionaria)
L'antithèse à effet de chiasme
L'opposition est soulignée par l'inversion des termes.
 
Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger (Molière) 
Le chiasme
Deux expressions contiennent les mêmes éléments grammaticaux ou lexicaux. L'ordre des mots est inversé dans la seconde expression et l'ensemble figure une sorte de croix.
Le nom du chiasme vient de la lettre grecque khi que l'on écrit c ainsi. C'est la forme de cette lettre qui a donné naissance à notre x et non le xi écrit x. Le chiasme souligne l'union des termes et renforce leur opposition par la permutation syntaxique. 
Des cadavres dessous et dessus des fantômes. (Hugo).
Le paradoxe
C'est un énoncé contraire à l'opinion commune, aux idées admises. Des mots ordinairement opposés sont rapprochés pour exprimer une vérité surprenante.
Le paradoxe (para, à côté de ; doxa, opinion) peut être simple ou bien complexe. Il peut reposer sur un raisonnement faux ou syllogisme.
Paris est tout petit, c'est là sa vraie grandeur. (Prévert).
L'oxymore
Dans une même expression, deux termes contradictoires par leur sens sont juxtaposés, réunis et se rapportent à la même réalité, au même sujet. 
L'oxymore exprime ce qui est inconcevable. Il crée donc une nouvelle réalité poétique, il rend compte aussi de l'absurde. L'oxymore est une forme de paradoxe qui demande à être dépassé. Il existe des oxymores courants comme « la grève du zèle ».
J'ai rencontré des nègres blancs qui déterraient des morts-vivants (comptine) ;
cette obscure clarté (Corneille) ;
pleurer de joie ;
une orgueilleuse faiblesse (Corneille) ,
(La tortue) se hâte lentement (La Fontaine) ;
cette petite grande âme (Hugo) ;
le soleil noir de la Mélancolie (Nerval) ,


Quelle forme d'opposition l'auteur a-t-il voulu exprimer ?

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