Les figures de style

5. Comparer : les figures analogiques



Figure
Construction
Effet
Exemple
La comparaison
La comparaison simple met sur le même plan deux réalités d'un même domaine. Par exemple, « il est grand comme son père ». Cette comparaison grammaticale peut exprimer la ressemblance ou l'identité d'une qualité, la dissimilitude à l'aide des comparatifs « plus que, moins que ». 
La comparaison stylistique fait intervenir des éléments appartenant à des domaines distincts. Elle établit alors une analogie entre ces deux réalités à partir d'une caractéristique commune qui est implicite. 
On distingue trois parties dans la comparaison : le comparé (la chose comparée), le terme de comparaison (adverbe, substantif, verbe), le comparant ( ce qui sert à comparer). 
Le comparé et le comparant possèdent une  qualité commune, par exemple la forme des maisons ressemble à celle des alvéoles. Mais la comparaison introduit souvent une connotation, une idée implicite seconde, la ville peut être aussi dangereuse qu'un nid de guèpes. 
Comparaison grammaticale : il est aussi grand que son père

Comparaison stylistique : Aubignane est comme un petit nid de guèpes. (Giono)

La métaphore
On emploie un mot pour désigner une réalité qu'il ne représente pas habituellement. La métaphore n'emploie pas de terme de comparaison, mais elle peut contenir à la fois le comparé et le comparant. Ainsi dans « je me suis baigné dans le Poème de la mer » (Rimbaud), les points communs entre les deux réalités sont l'immensité, le rêve, le voyage, la solitude. Mais les deux termes sont présents en même temps. La métaphore peut donc ne pas être une simple substitution, mais une construction par amplification ou par apposition (la mer, cette chevelure).
Le comparé dans la métaphore complète est sous-entendu. La métaphore est alors implicite, elle transforme la réalité de la chose désignée. Le lecteur est contraint à un effort d'interprétation. Il existe des métaphores lexicalisées et on parle pour ces expressions courantes de catachrèses (les pieds d'un fauteuil, les bras d'une chaise). La métaphore surréaliste rapproche deux réalités qui ne possèdent aucun point commun, c'est selon le mot de Lautréamont « la rencontre sur une table de dissection d'un parapluie et d'une machine à coudre ». Elle vise à la surprise. Lorsque la la métaphore se prolonge par un même réseau lexical, on parle de métaphore filée.
la neige de ses cheveux ; mon coeur ; ma flamme; mettez un tigre dans votre moteur;  le chant grave de la forêt ondulait lentement (Giono)
La métaphore homérique
La métaphore homérique est formée d'un nom suivi d'un complément qui exprime ses qualités.
La métaphore homérique exprime des attributs inséparables des réalités ou des êtres qu'elle désigne. 
l'Aurore aux doigts de rose, Achille au pied léger, Ulysse aux mille ruses  
 
La personnification
La personnification prête à des inanimés ou des animaux des comportements ou des sentiments humains.
 
Ces flots, ces vents... mes premiers maîtres (Chateaubriand)
L'allégorie
L'allégorie rend concrète une idée abstraite. Elle la représente dans une mise en scène vivante.
La notion est traitée comme une personne, elle est souvent pourvue d'une majuscule, mais surtout l'apparence et le comportement sont humains. L'allégorie est soit un tableau, soit une scène.
Je vis cette faucheuse. Elle était dans mon champ,
Elle allait à grand pas moissonnant et fauchant,
Noir squelette laissant passer le crépuscule. (Hugo)


Sachant que le titre de cette illustration est Départementale 66, quel peut bien
être le comparant qui lui sert de base  ?  Pourquoi ?


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