Les attributs de caractère
Il convient de distinguer les différentes manières de mettre en valeur un mot ou un groupe de mots :
– les guillemets « » qui sont un signe typographique ;
– l'italique ou écriture penchée qui s'oppose au romain ou écriture droite ;
– le gras qui est la troisième forme de graisse ;
– LES CAPITALES qui sont une casse opposée aux minuscules ou bas de casse ;
– le soulignement.
Il faut éviter dans tous les cas le mélange de ces différents styles ou caractères : ça ne sert à rien d'employer à la fois LES CAPITALES, LE SOULIGNEMENT, L'ITALIQUE ET LE GRAS À LA FOIS.
A. Les guillemetsL'emploi des guillemets est expliqué dans cette page. Leur formation est expliquée dans cette autre page.
B. L'italiqueIl s'oppose au romain. L'italique est une graisse d'imprimerie, il ne peut être reproduit exactement lorsque l'on écrit à la main. Dans ce cas, on emploiera le soulignement. L'italique précise que le sens du mot ou son origine n'est pas commune. Voici les différents emplois.
– Les titres d'œuvres, de journaux, noms de navires ou d'avions : la Chartreuse de Parme. Voir cette page sur l'article dans les titres et cette page sur les capitales dans les titres.
– Les mots qui entrent dans des définitions afin de donner un étymon, un synonyme, un antonyme, un homonyme, une expression figée. Le mot figurant en entrée principale dans un dictionnaire est écrit en gras, parfois avec des petites capitales.
– Les exemples dans un dictionnaire ou un texte de grammaire. La signification d'un mot écrit en italique est le plus souvent placée entre guillemets : la locution sic, (« ainsi » en latin), donne si en français.
– Les citations. Normalement, les guillemets doivent servir de marque de citation seule. Cependant lorsque la citation est rejetée à la ligne et indiquée par une disposition en retrait, il convient d'employer l'italique surtout si la citation est étendue. Dans tous les cas, la citation de vers doit être faite à la ligne, avec un retrait, en italique.
– L'italique et les guillemets font double emploi dans le cas des citations pratiquées par la presse. La disposition du texte conduit à privilégier plusieurs moyens de distinguer les niveaux de discours : les questions pourront être alors rédigées en gras ou en italique, les réponses seront en romain. Dans tous les cas, l'italique et le gras sont secondaires par rapport au romain.
– Distinguer certains mots ou groupes de mots étrangers qui ne sont pas dans le dictionnaire ou qui ne sont pas considérés comme intégrés. « Encore un spam ! Damned ! »
– Emploi de mots français dans un texte étranger traduit : « Le comte Boris salua Natalia Ivanovna d'un bonjour. »
– Les locutions, citations et mots latins sont le plus souvent en italique. Mais attention ! il existe des mots latins intégrés (forum, et cetera, aquarium, cactus) et d'autres qui ne sont pas écrits avec une graphie latine (etc., géranium, média, médium qui s'opposent à media, medium).On peut avoir le cas d'un passage en italique (citation) qui nécessite un autre italique (mot étranger). L'usage est alors d'employer du romain dans l'italique pour l'expression qui aurait été indiquée en italique si tout le passage avait été en romain.
Si un personnage insiste sur un mot dans une fiction, ce sera le plus souvent avec l'italique. Cet usage ne se confond pas avec les guillemets de politesse à propos de mots familiers.
C. Le grasOn évite dans la mesure du possible le gras. Le gras peut se rencontrer dans certains cas :
– entrée et sous-entrée de dictionnaire ;
– mots à retenir dans un ouvrage didactique ;
– notions qui servent à un classement ;
– questions lors d'un entretien.
Le gras établit une hiérarchie et permet ensuite le repérage de différentes séquences. Il doit donc être le plus possible limité à l'essentiel. Il ne peut se confondre à l'italique qui établit lui un sens ou une origine différents.
D. LES CAPITALESIl existe des cas de mots écrits entièrement en capitales, ce sont notamment les sigles et les abréviations : JFK, un OVNI, l'ONU. Mais ces abréviations peuvent devenir des acronymes et alors on peut les écrire avec une capitale initiale (Ovni, Onu) ou sans (un ovni). Dans tous les cas, on n'ajoute jamais de marque de pluriel à ces mots en français : des CD (mais des CD's ou des CDs en anglais).
Un nom propre ne s'écrit jamais en capitales, sauf dans le cas des exceptions énumérées ensuite. L'usage de La Poste en France est particulièrement fautif et il ne faut pas suivre ce modèle :
M. Jean FOUTRE
7 rue des ABRUTIS
99000 LE CAFOUILLAGELes noms propres sont parfois écrits en petites capitales et non en grandes capitales dans les ouvrages de référence, les bibliographies. Il convient de distinguer ces emplois particuliers des petites capitales de la majusculite générale.
Enfin ! écrire tout en capitales signifie crier dans un texte. Le style bédé n'excuse pas tout : il existe des bandes dessinées qui emploient les bas de casse uniquement. Ne pas prendre ses lecteurs pour des sourds : « LE MONSIEUR TE DEMANDE... »
E. Le soulignementPremière et unique règle : il convient d'éviter le soulignement. Il n'apporte aucun confort à la lecture, il la brouille au contraire.
Seconde règle : le soulignement est un pis-aller dans l'écriture à la main ou à la machine à écrire.
Le soulignement peut remplacer l'italique dans l'écriture à la main pour les titres d'œuvres, noms particuliers (mais les guillemets sont aussi possibles), termes non intégrés à la langue. Il faut l'éviter pour les citations qui disposent des guillemets.
On ne souligne jamais les noms propres sauf parfois pour l'administration, c'est alors demandé explicitement.
Quelles différences remarques-tu dans la typographie du texte ? Pourquoi l'auteur
a-t-il procédé ainsi ?