B

Histoire

La lettre bet signifiait « maison » ou « tente » en sémitique. Elle ressemblait au tracé d'une pièce. Ce n'est qu'en grec que bêta fut pourvu d'une hampe et d'une seconde boucle. La lettre ne doit pas être confondue avec le ß eszèt ou notation d'un double s en allemand et ligature d'un s court avec un s long en français.
 

Prononciation

La lettre b ne pose généralement pas de problème : elle se prononce comme le son sauf dans les liaisons. Elle note l'occlusive labiale sonore. Pour les mots contenant le groupe abs- (absent, abscons, abstrait) ou obs- (obscène, obscur, observer), obt- (obtenir) et pour le nom d'Ibsen, certains prononcent encore l'occlusive labiale sourde correspondante p, mais l'influence de l'écrit se fait sentir.

Le b se change graphiquement en p dans certains dérivés de la même famille : absorber, absorption.

Elle est muette dans aplomb, Colomb, Coulomb et coulomb, le Doubs, Nothomb, plomb, radoub, surplomb.

Le b final était assourdi à la Renaissance. Marguerite de Navarre fait rimer Jacob avec beaucop (II,45). Boinvin en 1709 demande Jacob plutôt que Jacop ou Jaco.

Elle se double dans des mots comme abbé, rabbin, sabbat, sans véritable raison étymologique.

Les mots à double b :

abbatial, iale, iaux ; abbaye ; abbé ; abbesse ; abbevillien, ienne ; chabbat ; dribble ; dribbler ;
dribbleur, 
euse ; gabbro ; gibbérelline ; gibbeux, euse ; gibbon ; gibbosité ; hobby ; kabbale ; kabbaliste ; 
kabbalistique ; kibboutz ; kibboutznik ; koubba ; labbe ; lobby ; lobbying ; lobbyiste ; rabbi ; rabbin ; rabbinat ; rabbinique ; rabbinisme ; sabbat ; sabbathien, ienne ; sabbatique ; schibboleth ; scrabble ;
scrabbleur, euse ; shabbat.
Le mot abréviation s'écrit abbreviation en anglais.

Trois mots avec bh :

abhorrer, carbhémoglobine, club-house.

Abréviations et symboles

– B  n. m. inv. Bel, de Graham Bell, décibel ou dB.
– b BarnUnité de mesure de superficie (symb. b) utilisée en physique nucléaire (10-28 m2).
– B [grãbe] Induction magnétique.
– Groupe B, l'un des quatre groupes sanguins.
 

Expressions

– Être marqué au b, être borgne, bossu, boiteux, etc.
– Ne savoir ni A ni B, être fort ignorant.
– Prouver par A plus B.
– Un film de série B, un film de seconde catégorie, de petit budget.
– Ne parler que par B et par F, employer fréquemment des mots grossiers qui commencent par ces lettres : bite, bordel, bougre...
Les B, les F voltigeaient sur son bec ; Les jeunes soeurs crurent qu'il parlait grec, Gresset, Vert-Vert,
– B marquait le lundi dans le calendrier de l'ancien rituel.
– B, dans la série des lettres notant les sept notes de la gamme, indique le si ; c'est la première note qu'on ait eu l'occasion de baisser d'un demi-ton, et, à cause de la douceur de ce si abaissé, on l'a nommé b mol, nom qui s'est ensuite étendu à toutes les notes, dans un sens pareil. B et molbemollis est dans les textes  anciens opposé à B dur, bedurum ou bequadratum. Le bémol est considéré comme atténuant, amollissant ; de là le nom.
Le caractère de musique est en forme de petit b (b) arrondi, placé devant une note pour indiquer qu'on doit la baisser d'un demi-ton. Le bécarre vient de B et carrer ; ainsi dit à cause de sa forme. Dans la série des lettres prises comme notes de musique, l'a est le la, et b le si, et ainsi de suite. Quand le si était naturel, on le représentait par un b carré ou b dur. Depuis, le b carré ou bécarre est devenu le signe de toutes les notes remises dans leur ton naturel, comme le bémol est devenu celui de toutes les notes baissées d'un demi-ton