L'origine du futur et du conditionnel

Le latin possédait un futur synthétique et il n'avait pas de conditionnel. La question de l'origine du futur
français demande de partir du futur latin classique. Le futur latin ancien possède lui aussi une histoire,
mais elle nécessite une page à part.

1. Le futur latin classique

Sum
Amo
Deleo
Lego
Audio
Capio
ero
eris
erit
erimus
eritis
erunt
amabo
amabis
amabit
amabimus
amabitis
amabunt
delebo
delebis
delebit
delebimus
delebitis
delebunt
legam
leges
leget
legemus
legetis
legent
audiam
audias
audiat
audiamus
audiatis
audiant
capiam
capies
capiet
capiemus
capietis
capient

Le latin a donc deux séries de futurs synthétiques :
– la première repose sur une opposition vocalique du même type que la conjugaison du subjonctif auquel
le futur est apparenté ;
– la deuxième emploie un augment -b- comme à l'imparfait.
La conjugaison du futur n'allait donc pas de soi en latin, il semble que la création de ce temps dans la plupart
des langues indoeuropéennes soit un phénomène tardif et analogique d'autres temps et d'autres modes.


2. La formation du futur en latin

En réalité, le mot futur montre la complexité de l'origine du temps. Le nom provient du participe futur du verbe
être, lequel possédait deux radicaux en latin classique. Le mot futurus voulait dire « à venir », il était formé à
partir du parfait fui, « je fus ». Ce parfait remonte à une racine indoeuropéenne *bhw-H1 « croître » que l'on retrouve
en allemand dans Ich bin, en anglais dans to be.

Le grec présente aussi deux types de futurs synthétiques : le premier sur un ancien subjonctif (ed-o-mai, pi-o-mai),
le deuxième sur un ancien désidératif (lu-s-ô, deixô). Ce sont les procédés les plus couramment utilisés par les autres
langues pour faire un futur. Le subjonctif et le désidératif devaient servir de substituts au temps futur en
indoeuroépéen. Les valeurs du subjonctif (éventualité) et du désidératif (fait présenté comme souhaitable et
éventuel) ne prennent pas en compte l'aspect réel du futur, mais envisagent néanmoins l'avenir.

a. Le morphème -s- du désidératif

L'origine de cette formation est discutée. Il s'agit soit d'un désidératif de l'indicatif comme en grec, soit d'un
subjonctif athématique pourvu d'une désinence du désidératif selon Benveniste. On a ainsi des formes archaïques
comme faxo, faxis, faxit, faxitis. En général, les formes de la première personne sont seules attestées : capso,
occepso (Plaute), accepso, ulso (de *ulcso),  iussitur (cf. iubeo).

Le latin employait ce futur dans des formules figées comme faxo scias (je ferai en sorte que tu saches), dans
l'expression de la défense : ne dixis, cave faxis. Ces constructions expliquent la conservation de telles formes
anciennes.

Il existait encore des futurs en -asso : amasso, cenasso, commonstrasso, enicasso, liberasso, servasso. Pour Benveniste,
ce serait une formation similaire à celle de capso. La menace du rhotacisme aurait entraîné la consolidation en
amas-s-o de *amaso. Les subjonctifs comme amasses, contraction de amavisses, ont pu exercer une influence.

b. Le morphème ĕ/ŏ du subjonctif

La voyelle brève appartient aux subjonctifs thématiques. Elle est présente dans le verbe être et ses dérivés : erit
< *es-
ĕ-ti.

Le radical *es- se modifie du fait du rhotacisme en intervocalique.

On retrouve cette voyelle dans le futur antérieur de tous les verbes : fueris, legeris, amaveris, etc. La voyelle brève a
subi une apophonie en ĭ. Toutefois à la troisième personne du pluriel, la voyelle brève
ŏ aurait dû donner legerunt,
fuerunt qui sont en fait les formes du parfait. Pour éviter cette homophonie, le latin a inventé une terminaison en
-erint, analogique des autres personnes. La forme est alors neutralisée par l'homophonie avec le subjonctif parfait.

c. Le morphème ē/ō du subjonctif

Cette voyelle du subjonctif donne le futur de la troisième conjugaison thématique (leges), de la troisième mixte
(capies) et de la quatrième (audies). La forme attendue à la troisième personne du pluriel *legunt (< *leg-
ō-nti), mais
elle auraitété homophone du présent. La première personne du pluriel aurait dû être en
ō (cf. le grec legomen), mais
il y a eu une influence des autres personnes. La première personne du singulier aurait été aussi homophone du
présent lego. On a préféré emprunter une forme du subjonctif en -a-m, lequel est un ancien optatif.

Toutefois, cette formation est tardive et elle n'a pas été généralisée immédiatement. Selon Quintilien et Festus,
Caton utilisait dic
ē, faciē, recipiē. Il existe également des formes en -em : accipiem (Plaute), faciem (Cicéron).
Ces dernières sont un croisement entre les formes en -am et les formes en -e.

d. Le morphème en -b-

Il s'agit de la première et de la deuxième conjugaison. La flexion est identique à celle de ero, eris, etc. La
comparaison avec les formes falisques montre qu'il s'agit d'un ancien *bh- : carefo (carebo), pipafo (bibam).
Il s'agit de la racine *bhwH1 « croître ». Ce type de futur se retrouve aussi en irlandais rannfa (je partagerai).

Le futur latin en -bo continuerait un ancien subjonctif *bh(w)e/o tandis que l'imparfait latin en -bam poursuivrait
un ancien optatif en *bh(w)a que l'on retrouve aussi en osque fufans.

Le futur latin en -bo a eu tendance à se généraliser. Il a été utilisé dans le verbe athématique eo, is : futur ibo. Il existe
aussi des formes analogiques dans les autres conjugaisons : aperibo, expedibo, dormibo, exsugebo (Plaute), dicebo,
vivebo (Novius).


3. Du latin aux langues romanes

Si l'on prend les formes latines classiques, elles étaient fragiles en finale. Cantabo était attaqué par
l'amuïssement des voyelles finales. L'imparfait ne se portait pas mieux car cantabam a vite perdu
sous l'Empire son -m final. Second point : le verbe être aboutissait en ancien français à une confusion
 entre le futur et l'imparfait :
ero, eris, erit... (latin),  ier, iers, iert... (futur) ;
eram, eras, erat... (latin), ere, eres, ere... (imparfait).
Ce ne sont pas toutes les possibilités, mais les deux temps étaient souvent homonymes.

a. La généralisation des périphrases

Dans le latin classique habeo suivi de l' infinitif, surtout du verbe dire, signifiait « être capable de ». On trouve
déjà la tournure chez Cicéron habeo polliceri (je puis promettre), habeo ad te scribere (je peux t'écrire). Elle est
similaire de la construction du grec ekho eipein. Il existait plusieurs autres formes avec auxiliaire pour remplacer le
futur simple disparaissant comme facere incipio, facere volo, facere debeo mais aussi les formes participiales
dicturus sum, dicendum habeo et même au passif dicendum est. Le tour avec habeo répond à l'idée de nécessité
chez Sénèque : quid habui facere ?

En roman, on a employé le verbe habeo à la suite de l'infinitif. Le premier exemple se trouve chez Tertullien
au IIIe s. (exire habebat). Le tour était généralisé dans la langue parlée au VIe s. en France et en Italie. La structure
périphrastique existait dans les langues germaniques et ces futurs se répandent après les grandes invasions.
La Romania a été divisée en deux : l'une qui a utilisé scribere habeo à l'ouest, l'autre qui a utilisé scribere volo
à l'est. Cette deuxième forme concerne le roumain. Mais il existe aussi des formes sur  *venio scribere en romanche
dans les Grisons sous l'influence de l'allemand ich werde+infinitif. Les formes romanches sont encore analytiques :
venel fa en romanche, ven far en engandinois (avec un /n/ palatalisé) pour « je ferai ». Néanmoins volo a pu servir
autrefois d'auxiliaire : jaû vi, ti vol. Le futur du Frioul, du Tyrol en revanche est synthétique et formé avec avoir.

Si l'on veut parler d'influence probable du grec, elle se situe en Roumanie : voiŭ cinta (volo cantare) comparable
à  thélô+infinitif. Cette construction existait déjà chez Cicéron (volo commemomare) et elle se retrouve chez le
poète africain Corripus du VIe s.

b. Formes synthétiques et formes analytiques

Le futur est resté anaytique en roumain et en romanche, mais il n'a pas toujours été synthétique dans les autres
langues. Il était séparable en provençal ancien, pregar vos ai, servir l'ai en espagnol ancien dar le has, et cette
construction est encore possible en portugais : dir-me-as. La soudure semble s'être réalisée plus tôt et plus vite
dans le nord de la France que dans le reste de la Romania, il n'y a pas d'exemple disjoint en français.

À côté du futur en vouloir, la langue roumaine ancienne a employé des auxiliaires modaux comme putea (je peux)
avec l'infinitif précédé ou non de la préposition a. La formule voyŭ să jur s'est répandue à partir du XVIIe s. et peut
s'employer comme futur. Ce tour est d'origine byzantine : le latin d'orient avait généralisé l'emploi de si à la place de
ut dans les complétives. La complétive suivant un verbe intellectif s'était aussi conservée dans cette partie de la
Romania. Ce tour s'est transmis en moyen grec, puis à l'ensemble des langues des Balkans, serbe, bulgare, albanais.

La question de la soudure est différente en français et dans les autres langues latines. Les formes en -rai et -rais n'y
sont pas ressentiescomme périphrastiques. Très tôt, mais à l'oral seulement, cantare habeo  (j'ai à chanter) donne
cantarai. Il n'existe qu'un seul exemple du futur oral, le pseudo-Frédégaire (VIIe s.) donne daras, comme prononcé
par Justinien dans un dialogue, à la place de dabis ou de dare habes, tu (les) donneras. L'exemple suivant concerne
la langue romane, il figure dans les Serments de Strasbourg. On doit penser à un relâchement articulatoire dû à la
vitesse d'élocution et à un changement d'accentuation en finale.

L'ancien espagnol a multiplié les tours périphrastiques pour exprimer le futur : abremos a ir (nous avons à aller),
avemos de andar, van a ir (ils vont à aller), he de partir, estoy para salir (je suis pour sortir, futur proche), estoy por
(avec une nuance encore plus proche), salir a ser (ser signifie être, l'idée est de devenir) ou volverse en agglutination.
Le portugais connaît des tours identiques : vir a ser.

c. Les formes romanes synthétiques

Entre parenthèses le verbe avoir.
Latin
Italien
Espagnol Portugais
Occitan
Français
cantare habeo
cantare habes
cantare habet
cantare habemus
cantare habetis
cantare habent
canterò (ho)
canterai (hai)
cantarà (ha)
cantaremo (abbiamo)
cantarete (avete)
cantareno (hanno)


cantaré (he)
cantarás (has)
cantará (ha)
cantaremos (hemos)
cantareis (habéis)
cantarán (han)
cantarei (hei)
cantarás (hás)
cantará (há)
cantaremos (havemos)
cantareis (haveis)
cantarão (hão)

cantarai (ai)
cantaràs (as)
cantarà (a)
cantarèm (avèm)
cantarètz (avètz)
cantaràn (an)

chanterai
chanteras
chantera
chanterons
chanterez
chanteront
L'italien connaît des futurs contractés comme le français : cadrò (cadere), dorrò (dolere), dovrò (dovere), potrò 
(potere), morrò (morere), rimarrò (rimanere), saprò (sapere), terro (tenere), varrò (valere), verrò (venire); vorrò (volere).
La plupart de ces formes sont très proches de celles de l'ancien français avant les réfections analogiques.

La même remarque peut se faire en espagnol : cabré (caber), diré (decir), habré (haber), haré (hacer), podré (poder),
pondré (poner), querré (querer), sabré (saber), saldré (salir), tendré (tener), valdré (valere), venir (vendré). Toutefois,
l'espagnol présente des verbes avec une consonne épenthétique destinée à faciliter la prononciation, exactement
comme en français.

Le portugais présente moins d'irrégularités, seulement des contractions : direi (dizer), farei (fizer), trarei (trazer).

Quelques verbes seulement sont irréguliers en occitan : voldrai (voler), poirai (poder), sauprai (saber), vendrai (venir),
tendrai (téner), serai (èsser, èstre), aurai (aver).

De toutes les langues romanes, c'est le français qui possède le système morphologique le plus complexe pour former
le futur. En revanche, l'espagnol présente la plus grande diversité syntaxique ou aspectuelle, ce qui le rend complexe.

 
4. Du roman au français

a. Les désinences

On a vu que les désinences du futur synthétique venaient du verbe avoir au présent, celles du conditionnel du verbe
avoir à l'imparfait. Pour l'évolution phonétique du futur, il ne faut pas partir de la forme latine classique, mais d'un
/kantar abeo/. Les formes suivent l'histoire d'avoir au présent, sauf pour 1 et 2 du pluriel. On a une palatalisation
de la labiale /b/ devant /e/ devenu /j/ en passant par /v/ en finale. Le verbe devient /ajj/, puis /aj/ au VIIIe s.
La diphtongue obtenue par coalescence se réduit au XIIe s. en français sauf en finale absolue à la première personne où
elle dure plus longtemps.

Pour 1 et 2 du pluriel, la chute de l'élément -av- s'est produite à une époque indéterminée, sans doute romane et
non en ancien français. On l'explique par la rapidité du débit, le fait est commun avec le portugais, l'italien, le
castillan. Normalement, 1 du pluriel aurait dû donner -eins en français, mais le présent a influencé la prononciation
et l'on retrouve des formes -omes et -on concurrentes. 2 du pluriel a donné -eiz, remplacé par -ez sous l'analogie
avec le présent dès le XIIIe s.

Le conditionnel est bien sûr formé sur l'imparfait. Mais attention ! cantare habebam ne donne pas directement
chanterais, cantarebam ne donne pas directement chantais. Le s est purement graphique et correspond à un
alignement de 1 du singulier sur 2 : cantare habebas, cantarebas. En ancien français, 1 était chantereie, chanteie.
Le -e final s'amuït au XIIIe s. Les autres personnes ne posent aucun problème, sauf 1 du pluriel qui a hésité entre
plusieurs formes.  

Les conjugaisons du futur français sont donc à la fois le résultat d'une paresse articulatoire, comme en latin
archaïque, et puis d'une action analogique qui aboutit à un bricolage de formes plus régulières, comme en latin.

b. Les changements de radicaux

On déclare souvent que pour former le futur, il convient de partir de l'infinitif. Cela vaut pour les neuf dixièmes des
verbes, mais en fait les neuf dixièmes des verbes vraiment fréquents et indispensables sont irréguliers !

Il s'est produit plusieurs réfections simultanées en latin classique. L'infinitif archaïque de esse a été refait en *essere,
sur les verbes de la deuxième conjugaison. Ce futur va remplacer un futur hérité directement du latin classique : ier,
iers, iert, iermes, ierent. Celui-ci pouvait être sans diphtongaison : ers... Ce futur était trop proche de l'imparfait et
il ne donnait pas de conditionnel. La forme du futur français est obtenue par aphérèse. Il a existé aussi une forme
concurrente sur l'infinitif régulier : estrai ou esterai. On la tient pour une réfection.

De la même manière, tous les dérivés de sum, être, ont été alignés :  *potere et non posse, vouloir.
Erratons donc :
–- *potere à la place de posse, pouvoir ;
*volere à la place de  velle, vouloir, non dérivé de sum, celui-ci.
Le verbe aller emprunte lui son futur à l'ancien infinitif de eo, is, ire. On peut supposer que c'est dû à la fréquence
de l'ordre ou de la formule, cela a conservé une forme brève qui était vouée à la disparition comme c'est le cas aux
autres temps.

c. Les altérations de radicaux

Il a existé un grand nombre de modifications de radicaux entre l'ancien français et le français contemporain.

Verbes issus de -are
– Le e caduc a été amuï et il a été rétabli graphiquement au XVIIIe s. après voyelle ou diphtongue : prirons,
 merciront, remuront, pairai.
– Ce e s'est amuï après r : durra, demorra, plorra. Les formes complètes finiront par éliminer les formes syncopées
au XVIIe s.
– Après n, le e s'effaçait : donrai ou dorrai, menrai ou merrai. Le rétablissement par analogie aura lieu au XVe s.
C'était surtout un fait anglo-normand.
– Il existe d'autres chutes : torra (tornera), parra (parlera), aidra (aidera). Parfois des métathèses : enterra (entrera),
deliverra (delivrera) notamment chez Rutebeuf.

Verbes issus de -ire
– Le i prétonique s'amuït : morrai, orrai (ouïr), vendrai, tiendrai.
– Il se maintient après une séquence consonne+r/l : ovrerai (ouvrirai), emplerai (emplirai).
Cependant, il a existé des verbes sans modifications comme finir qui avait un i à la désinence de toutes les
personnes du présent et qui n'a donc pas subi d'altération. Ce type de conjugaison a entraîné très vite des réfections :
garrai devient garirai (guérir).
Ce n'était pas le cas pour les verbes en -ir du 3e groupe, mais ils ont subi l'attraction du 2e : partirai remplace partrai,
ovrirai supplante ovrai.
Quelques verbes empruntent leur forme au subjonctif au XIIIe s. : faillerai, saillerai, bouillerai. La première forme
présentait une consonne épenthétique attendue : faudrai, saudrai, boudrai. Ils seront refaits sur l'infinitif : faillirai
(mais falloir conservera l'ancienne conjugaison de faillir), saillirai, bouillirai.

Verbes issus de -ere
Le e pénultième devait s'amuïr : parrai (paroir), movrai, prendrai, verrai. Les deux derniers verbes sont restés ainsi.
Cependant, il s'est produit une catastrophe : le e svarabhaktique du nom d'un élément vocalique qui intervient en
sanskrit. Cela s'est répandu surtout à l'est : viveras, baterunt, defenderai. Ce e svarabakhtique intervient encore
dans la prononciation du français populaire (il mourera). On l'a encore dans la conjugaison de je cueillerai à la place
de je cueillirai, la forme d'ancien français étant cueudrai ou coildrai sur cueudre, coillir.
La forme syncopée a entraîné une consonne prosthétique dans certains verbes : voldrai, voudrai (voloir, vouloir),
valdrai, vaudrai (valoir), mandrai (manoir), vendrai, viendrai (venir), tendrai, tiendrai (tenir), cherrai.

Avoir
Pour le futur d'avoir, il faut tenir compte de la forme d'ancien français : avrai d'habere habeo, le v n'est pas
toujours une graphie pour /u/ (exemples régionaux actuels). Il y aurait eu selon Fouché un passage par /w/
semi-voyelle qui donne la consonnification en /v/ pour avrai ou une diphtongue /au/ pour  aurai réduite ensuite
en voyelle /o/. Avrai est signalé par les grammairiens du XVIe s. La forme arai a aussi existé jusqu'au XVIe s, et on
a même averai par épenthèse.
Le futur de savoir avait donné logiquement savrai, les formes saurai et sarai sont analogiques de avoir.

Anomalies
Les explications de Fouché à propos de ferai sont confuses. L'infinitif réduit devait être *fare (occitan farai). Il faut
supposer une influence du présent.
Laisser avait comme doublet laire et on trouve en ancien français : leirai, lerai, lerrai. La forme plus régulière
triomphera.

Les erreurs de conjugaison du futur

Le futur proche

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