L'hypallage

Figure de construction par laquelle on paraît attribuer à certains mots d'une phrase ce qui appartient à d'autres mots de cette phrase, sans qu'il soit possible de se méprendre sur le sens. Par exemple : enfoncer son chapeau dans sa tête, pour enfoncer sa tête dans son chapeau. Du grec hypallagè, changement.

Remarques :
1. L'hypallage est un transfert syntaxique qui concerne surtout les adjectifs.
2. Cette figure crée une indécision entre les choses et les êtres, elle métaphorise et personnifie souvent des inanimés.
3. Il existe des hypallages lexicalisés : son discours menace d'être long (c'est l'auteur qui menace), de guerre lasse (ce sont les personnes qui sont lasses de la guerre).
4. Des adjectifs de relation peuvent jouer le rôle d'un hypallage : un roman enfantin (d'enfant ou pour les enfants).

Exemples :
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire. (Lamartine)
Trahissant la vertu sur un papier coupable. (Boileau)
Déchirer la nuit gluante de ses racines. (Laforgue)
L'odeur neuve de ma robe. (Larbaud)