Il existe des emplois positifs de « jamais » :
-- Je désespère d'avoir jamais quelque chose à faire.
(Négation pour le sens de la phrase à cause du verbe introducteur.)
-- Ai-je jamais fait quelque chose ? (Interrogation.)
-- Sans jamais quelque chose à faire.
-- Si jamais j'ai quelque chose à faire. (Condition.)
-- Plus que jamais, j'ai quelque chose à faire. (Comparaison.)
-- À jamais, je fais quelque chose.
-- Je fais quelque chose pour jamais.
Tous ces emplois sont des survivances du sens naguère positif de
« jamais », ils sont limités à quelques tours
figés et aux constructions que j'ai indiquées. « Jamais » vient de « jam »
(déjà) et « magis » (plus mais plus dans le sens de l'addition). On pourrait le traduire par
« un jour quelconque » dans ce cas et même par «
toujours », son prétendu contraire, dans les formes figées.
Comme beaucoup de termes qui rentrent dans les locutions négatives,
son sens s'est inversé dans la langue courante : « rien »
en est un autre puisqu'il peut dire « quelque chose » et votre exemple en est
une
illustration, on s'est encore amusé dernièrement du sens
de « plus » dans des phrases averbales. Beaucoup d'adverbes
de temps ont ainsi changé de sens (jadis, naguère, ou de
suite dans une langue peu
attentive à la nuance par rapport à tout de suite), certains
comme « tantôt » possèdent une signification fort variable
d'une région à une autre. Pour « jamais » deux phénomènes ont joué
: l'opposition avec « toujours » et l'emploi fréquent comme copule du véritable
adverbe négatif « ne » que l'on oublie trop souvent.