Le t comme symbole ou comme substantif
1. Le symbole ou l'abréviation
– T, n. m. inv. Téra-. La valeur du préfixe téra- est de 1012.
Un téralitre vaut 1000 000 000 000, soit mille milliards ou un
million de millions ou un billion (nouvelle numérotation) ou un
trillion (ancienne numérotation) de litres. Comme tous les
symboles internationaux, il s'écrit sans point
abréviatifs.
– T, n. m. inv. Tesla. Le tesla est une unité de
mesure d'induction magnétique que je me garderais bien
d'expliquer... Son nom provient du savant yougoslave qui l'a
formulé.
–
T, n. m. inv. Tutti. Tutti
est une indication musicale marginale pour indiquer les
interprètes. C'est une abréviation. Cela ne doit pas
être confondu avec le suivant : Té. Syllabe de
solmisation qui désigne, dans le système de
l'école de
Galin et ses continuateurs, l'ut dièse. « Tamberlick donne
le té
aigu dans Othello. » Ce Té est une aphérèse d'ut, puis une syllabisation de la lettre.
– t., n. m. inv. Tome. Le t. est une abréviation et
c'est pourquoi il est suivi d'un point : il n'appartient pas au
système légal, c'est une convention de l'édition
française. Attention ! Un tome peut être
découpé en volumes, t. II, vol. 1. Le tome indique
simplement une division de l'ouvrage en parties, il peut parfois
correspondre à un volume, parfois être compris avec les
autres tomes dans le même volume, parfois être
réparti sur plusieurs volumes.
– t, n. f. inv. Tonne. La tonne appartient au
système légal. Il convient de noter que ce mot est
d'origine gauloise, c'est une des rares survivances de cette langue.
2. Le substantif té
Le mot té (1704) a d'abord été écrit T
(1690). Il a désigné en premier lieu une sorte de bandage
(1752), puis une règle double, une gaine de tuyauterie (1832),
une serrure (1872). On l'emploie aussi de manière figurée
dans des expressions non lexicalisées : « la place Royale,
espèce de T ou plutôt de maillet à manche
tronqué » (Nerval). Par extension, c'est tout objet qui a
cette forme. Le nom s'il est écrit de manière syllabique
est variable. Sa substantivation a été fort rapide.
– Terme de fortification. Disposition de plusieurs fourneaux de mines ou de tranchées en T.
– Terme de chirurgie. Bandage en T. Incision en T.
– Espèce de croix tronquée que les religieux de l'ordre
de Saint-Antoine portaient sur leurs vêtements. On dit aussi
croix de Saint-Antoine ou en tau.
– Pièce métallique avec une forme plus ou moins analogue
à celle de la lettre T. Chaînette à T. Support de
marchepied à T. Les fers à T et à double T.
– Équerre dont la forme est celle du T.
– Terme de serrurerie. Espèce d'équerre double pour tenir les assemblages des croisées.
– Terme de menuiserie. Traverse qui s'assemble dans le bas des deux pieds d'une table, d'un tréteau.
– Vis qui tient la lame avec le manche du couteau.
– Terme de poêlerie. Bout de tuyau portant un autre bout en travers.
On le voit, les
métiers les plus techniques ont employé cette lettre
familièrement et il n'y a guère que l'X pour rivaliser
avec elle.
3. Le thé anglais
Pardon... Le tea, on plutôt le T anglais...
On ne le rencontre guère en français dans T-cross (croix en tau), T-bandage (le té médical) T-plate (le té métallique) T-rail (la fourche en français comme pour la station de métro), T-square, T-cart. Mais il y a deux ou trois termes qui peuvent retenir l'attention en français.
– Le T-bone,
ou morceau de bœuf découpé avec un os, n'est pas traduit
le plus souvent. Cette découpe est proprement anglo-saxonne.
Elle tend à se répandre en France.
– Le T-shirt est
souvent écrit tee-shirt. Le mot anglais s'est d'abord
écrit T-shirt (1920), puis tee-shirt (1948), juste avant
l'emprunt français (1950).
– Le T-Rex est l'abréviation du groupe Tyrannosaurus Rex de Marc Bolan (années septante ou seventies).
4. Le tau
Le nom grec de la lettre a aussi servi, mais elle est dans des termes plus érudits.
– En héraldique, cela se rapporte à la construction des blasons et à la répartition des meubles.
– La croix en tau ou croix de saint Antoine.
– En architecture,
elle ne se retrouve guère que dans le nom du Palais du Tau,
ancienne résidence épiscopale de Reims et aujourd'hui
musée.
– Instrument, en forme de tau, que plusieurs divinités égyptiennes tiennent à la main.
– Le tau, ou le bombyx tau, sorte de papillon.