Vouloir
La racine *wel se rattache à l'idée de vouloir. Elle dérive ensuite en plusieurs rameaux sémantiques.
Le premier se retrouve dans l'idée de bien. Le fait de choisir ou de
désirer une chose est considéré comme positif. Ainsi on a l'anglais
well, bien, l'allemand wohl, bien. Si l'on prend les mots français
bénévole (de bonne volonté), bienveillant (qui veut bien et non qui
veille bien), ce sont des pléonasmes inconscients.
L'idée de faire quelque chose dans l'avenir est présente dans les
langues germaniques : l'anglais exprime le futur par will comme
auxiliaire, l'allemand par wollen.
La périphrase de futur avec volo apparaît en latin classique :
– Volo tibi commemorare, si forte eadem res tibi dolorem minuere possit. (Cicéron.)
– Scio te, cum ista legeris, meum os digito velle comprimere.
– Si admitimus hostes, jam prosperare volent.
C'est cette périphrase qui sera préférée en roumain sans doute sous
l'influence du grec byzantin θελω + infinitif. La périphrase du futur
est donc faite en roumain : voiŭ cînta (je veux chanter = volo cantare
= je chanterai).
Cette forme s'est retrouvée aussi en rhéto-romanche : veng cantár,
vengs cantár. Mais elle a été éliminée par une tournure formée à partir
de venio sous l'influence de l'allemand werden.