Sonnet en ax J'avais retrouvé un ancien jeu oulipien : transformer le sonnet en -ix de Mallarmé. Stéphane Barbery avait donné deux contraintes : sans i ni x, traduire le sens du texte. Gilles Esposito-Farèse en avait donné une version monovocalique en e et sans x. Robert Rapilly a fourni une version en -ox dans la liste Oulipo. Je m'exerce à d'autres possibilités. Je conserve la lettre x car une des originalités du poème est d'utiliser la consonne sonore et non muette. Les mots à la rime étant fort éloignés du sens d'origine, je suis obligé d'écrire une variation et non plus une traduction.
Ses purs ongles très haut mêlent l'opopanax,
L'encens, le musc et l'ambre en une grande amphore,
Versés pour donner jour au suprême storax
Que ne rêvent pas en leurs vers les jeanbouchedores.Sur les cadences du poème : nul apax¹,
Candide cadeau que caressent les choéphores
(Car le Poëte souffre d'un cruel anthrax
Que ne soulage pas la cure d'ellébore.)Or proche le store résonne : Nevermore !
L'augure de malheur, peut-être monocolore,
Se confond au décor, quelle horreur ce corax !Dans sa parataxe, la sombre métaphore
Pousse la scène nocturne jusqu'au climax
Où dans l'ombre on entend : Encore ! encore !
¹ C'est ce que l'on peut nommer une contradiction