Hyperboles

Il était largement plus de midi et c'était vraiment juste à côté du parc Monceau, si ce n'est dans le parc lui-même. Je me trouvais sur la plateforme arrière de l'autobus de la ligne S, un autobus on ne peut plus classique et un modèle de l'autobus lui-même, l'autobus dans son essence elle-même. Le véhicule n'était pas plein, il était plus que plein et les voyageurs débordaient par les fenêtres. Je remarquai un jeune homme, fort jeune, avec un cou exagérément long, mais alors d'une longueur inimaginable, plus long que le cou d'une girafe ; il était coiffé d'un feutre très très large et décoré avec un ruban tressé, que dis-je ? un ruban, c'était un étendard, un oriflamme, un calicot, une voile de grand mât ! Il s'en prit à son voisin à qui il reprochait de lui marcher sur les pieds (qu'il avait démesurément longs) chaque fois qu'il montait ou descendait à toute allure des hordes de passagers. Puis, soudain, il abandonna la discussion en se précipitant sur une place devenue miraculeusement libre de toute occupation.
Deux heures bien comptées après, par un hasard vraiment extraordinaire, je le revois juste devant la gare Saint-Lazare. Il était en discussion avec un de ses très grands amis, sans doute le meilleur d'entre eux, et celui-ci lui conseillait de faire remonter complètement le bouton supérieur de son pardessus par le meilleur tailleur de la Ville-Lumière qui se trouve sur la plus belle avenue du monde.

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