La véritable histoire de Google
Salut binander !Après avoir découvert ce fantastique forum de romanistique appliquée, j'ai décidé, moi Herr Professor Dummeszeug de l'Université Gerolstein, de faire profiter les paraphilologues de ma prochaine contribution au Colloque « Symposium de Métahypertextualogie, De la tablette de buis au WWW » organisé par l'Université de Baekhoff-Roestigrabenburg. Mon étude est très sérieuse et appuyée sur des documents authentiques.
Il faut d'abord démolir une légende trop souvent colportée par des médias qui s'amusent à ne jamais vérifier leurs sources comme en témoigne cette version sur l'origine de Google :
« Son nom vient d'ailleurs d'une déformation du mot "googol", inventé en 1938 par le mathématicien Edward Kasner en réponse à son neveu qui lui demandait comment nommer un nombre composé du chiffre 1 suivi de cent zéros. » Le Monde. Ce journal manque du sérieux le plus élémentaire ! Il colporte n'importe quelle fable ou fantaisie sans même vérifier ses sources ou s'adresser aux experts qui ont lu les documents.Voici donc la seule origine authentique de Google. Hop là donc !
Cela se passe dans un passé très reculé, celui d'avant l'Internet tout public. Joseph Schnockeloch, dit Seppi, d'Obermittelunterheimhaushoffstattwillerbergsteinbach était un informaticien de génie. Il vivait dans une petite maison à colombages dans un petit village perdu au fond d'une petite vallée du Sundgau juste troublée par quelques yodleurs autrichiens et des cueilleurs suisses de champignons, mais il était en contact avec le monde entier. Il participait aux forums misc.kugluf, rec.bakeofe et alt.rosti car il était très gourmand, sa compagne Lisala Klapperstein qui ne quittait jamais sa coiffe noire le gavait d'ailleurs de délicatesses. Mais il était déçu par les moteurs de recherche de son époque qui ne lui permettaient pas de découvrir les meilleures tables, les endroits où se procurer de la canelle et du gingembre, où commander une bonne caisse de riesling, où trouver le meilleur cutivateur de bretzels et l'éleveur qui lui vendrait des flammekusche sur pied... Il décida donc de programmer son propre moteur de recherche afin de trouver ce que les autres moteurs ne pouvaient découvrir.
Cela dura des mois. En culotte de peau et un chapeau à plumes sur la tête, Seppi décida d'affronter les plus gros monstres de l'industrie mondiale. Pendant qu'il tapait des lignes de code au kilomètre avec Heino en fond sonore, sa tendre compagne, Lisala, lui confectionnait de bons kouglofs (cela se passe dans le Sundgau et non en Californie, donc pas de pizzas surgelées) et remplissait sa chope de bière souabe (pas de coca, on vous a dit que cela ne passait pas outre-Atlantique). À la fin, Seppi voulut rendre hommage à Lisala en donnant au moteur le nom de ces boules (Gugel) qu'il dévorait (et au passage, Seppi utilisait aussi le mot pour désigner les rondeurs appétissantes de la blonde et tressée Lisala). Pour parfaire le tout, il dessina des kouglofs au-dessus des numéros de pages. Las ! Il ne fit pas breveter son invention et comme elle était devenue publique d'infâmes États-Uniens sans scrupule la lui volèrent et la rebaptisèrent en « Google », ils remplacèrent les kouglofs par des « O » et inventèrent une fable sur les algorithmes.
Seppi cependant a fondé sa start-up dans un domaine plus ciblé et porteur, la vente en ligne de choucroute au tonneau ou en pot pour bébés, et il a développé le concept de la choucroute-minute livrée en scooter. Son entreprise ouvre sa 253e succursale au Nunavut la semaine prochaine.
La prochaine fois, je pense démontrer le rapport entre la forme et le nom du bretzel et l'origine du langage HTML. C'est pourtant une évidence pour qui est un peu versé en études indogermanistes et en romanistique fondamentale !
Herr Professor Dummeszeug