Un conte de Noël : la Houppelande

     Dans la série des belles histoires de l'oncle Dom, voici un conte de Noël. Oyez donc, jeunes gens courtois et gentes jeunes filles ! ce récit fait suite aux aventures du comte de Santa-Claus au pays de Guirlande et comment il introduisit les décorations de Noël en Alsace. Voici donc la suite promise des aventures du comte de Santa-Claus en Houppelande. Ce texte est un résumé du tome VI des Exploicts & Aventvres fabvlevses du Cte de S***-C***, paru à La Haye en 1719.

     Notre comte de Santa-Claus s'ennuyait ferme en sa bonne ville alsacienne d'Obermittelunterbachwillerkirchdorfheimstatt en compagnie de son épouse gourde et de sa très nombreuse progéniture – car il faut dire que les femmes gourdes donnent naissance au moins à des quintuplés et celle-ci qui était de sang royal se montrait encore plus prolifique. Il regrettait les combats contre les ours chamaniques, les trolls farceurs et les pingouins sur leurs drakkars taillés dans des icebergs. Bref, la nostalgie de sa jeunesse le tenaillait et il se disait qu'il n'était pas fait pour jouer encore longtemps au bon papa à barbe blanche qui doit seulement distribuer des cadeaux, d'autant plus que sa progéniture allait finir par le mettre sur la paille au rythme des procréations. Il fallait de l'argent à tout prix afin d'entretenir son petit monde et cela ne se trouvait pas sous la semelle d'une botte !

     Il compulsa de longs traités de cosmographes, des essais sur les moeurs et des relations de voyageurs, puis il s'arrêta sur un nom : la Houppelande. Ce pays était nommé comme une terre fertile, riche, mais personne n'avait pu la situer précisément. C'était pour lui ! il était parvenu en Guirlande de manière identique sans s'en rendre compte... Il s'embarqua donc un jour sur le Rhin, puis la mer du Nord et il partit à la recherche de la Houppelande qui promettait tous les cadeaux possibles. Nous passerons sous silence bien des faits : l'eskimo Jamå Rim Esietitük qui voulait transformer son geyser en source thermale Ünititük Versålitük, le Lapon gardien de rennes qui parlaient le pëdagøl Lükveryitüus, le combat contre le kräken Mønsånðø... Bref, il finit par arriver sur les côtes de la Houppelande, le pays des merveilles !

     La population de cette île était en fait constituée pour l'essentiel de moutons – en fait il n'existait sur cette île que des moutons. Le comte de Santa-Claus planta son drapeau, s'en proclama le souverain et il déclara que désormais, ils allaient conquérir la Terre et se tailler des parts de marché avec une indexation au Couac-À-Rentes. « Moutons ! Vous êtes sots, soit ! Mais on vous trouve jusque sous nos lits. Nous pouvons conquérir la Terre et l'Univers si nous unissons nos forces et mettons en commun nos compétences : vous votre laine, moi mon sens du commerce ! » Les moutons comprirent un peu le sens de ces paroles car ils étaient vaguement bilingues depuis une invasion de lapins et une autre de vikings. Ils acceptèrent sans se douter qu'il leur tondrait la laine sur le dos. Et donc le comte de Santa-Claus pu répandre en Europe la vogue des cols en laines de mouton ou des bonnets surmontés de laine. Peu importait que la laine fût le premier élément pourvu qu'elle fût présent. Il inventa encore des modes de toupets dérivés du nom de la Houppelande, il imagina une forme de poupelande où tout le monde serait dans du coton d'origine moutonne et cela prit ensuite son nom sous une forme dévoyée de poupenage en poupening, puis en coocooning parce qu'un des 53 067 héritiers du nom était devenu tamoulo-ougrien.

    Bref, quel est le rapport avec Noël ? Mais le comte de Santa-Claus est revenu dans une magnifique houppelande dans son village d'Obermittelunterbachwillerkirchdorfheimstatt. Elle était faite des laines de tous les moutons tondus. Et il ressemblait déjà au Père Noël. Son grand manteau impressionnait fort...

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