Les paronymes
Les paronymes sont des mots qui ont à peu près la même prononciation sans être vraiment homonymes. Certains paronymes peuvent faire l'objet de jeux de mots comme embrasser et embraser, s'enlacer et se lasser, c'est le phénomène de la paronomase. Celle-ci est particulièrement utilisée dans les chansons, la publicité. On peut distinguer différents types de paronymes. Les premiers et les plus courants ne présentent aucun intérêt grammatical car ils sont de sens trop éloignés comme fuite et suite, raisin et raison, figue et fugue. Toutefois, ils peuvent entrer dans des détournements d'expressions : de la fuite dans les idées, mi-fugue, mi-raison. D'autres sont de même famille, mais la différence de sens se fait par la présence d'un suffixe ou d'un préfixe : ranger et arranger, destinateur et destinataire. La confusion n'est pas forcément fréquente, mais elle existe de manière courante pour des mots comme emménager et aménager, emmener et amener. Certains termes ne sont pas de la même famille, mais ils possèdent une base ancienne identique, parfois d'origine onomatopéique comme craquer et croquer, huer et hululer. Parfois un terme est moins connu que l'autre comme dans bourré et bourru, inapte et inepte. Un des mots peut avoir des acceptions dans un domaine précis comme pour infantile (médecine) opposé à enfantin (éducation autrefois, littérature aujourd'hui). Il existe en outre des paronymes partiels qui subissent l'attraction analogique d'un autre mot. Ainsi pantomime est attiré par mine et non par mime, filigrane par phil- préfixe et gramme, infarctus par fracture, aréopage (colline d'Arès) par aéroport. On ne peut tous les recenser, toute liste sera incomplète ou parfois avec des termes qui ne sont guère utilisés : peu de personnes confondront puerpéral (qui concerne les bébés) et purpurin (d'un teint pourpre) car ce sont des mots qui ne se trouvent pas sous le sabot d'un cheval. Le problème est d'abord celui du sens, on confond le jour ouvré (travaillé) avec un jour ouvrable (jour où l'on peut travailler, donc où les magasins sont ouverts), mais parfois la nuance est faible comme dans colorer et colorier, c'est alors le prédicat qui peut lever l'ambiguïté : des joues coloriées sont des joues sur lesquelles on a peint, des joues colorées le sont naturellement. Il arrive qu'une expression influe sur le sens d'une autre : deux navires voguent de conserve, c'est-à-dire se protègent l'un l'autre, et par analogie avec jouer de concert, on a forgé agir de concert ou de conserve, avec le même sens de parfait accord. J'ai volontairement négligé de traiter les expressions longues comme un fil d'aplomb et un fil à plomb, je n'ai pas évoqué toutes les expressions scientifiques comme pédologue et podologue, ni non plus les déformations fantaisistes comme fier comme un bar-tabac.

Les mots sont classés par colonnes, il faut donc chercher le premier dans l'ordre alphabétique : l'autre n'est pas rappelé. Je ne donne pas d'exemples, mais une brève définition, une indication de sujet ou de thème. Il convient de chercher dans un dictionnaire complet des différences car parfois les termes peuvent avoir des acceptions qui se chevauchent énormément comme pour populaire, populiste.

A    B     C     D      E     F-G       H-I-J        L-M      N-O-P      Q-R      S-T-U-V


Comment Franquin joue-t-il sur une paronymie ?

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