La tomate


Le nom de la tomate (1598) provient en français du nahuátl tomatl. Ce nom se terminait en -tl comme beaucoup d'autres noms de la même langue, tels que le haricot, la cacahuète, l'avocat. Il est passé d'abord par l'espagnol tomatá et le mexicain tomati. Le mot a d'abord été senti comme étranger et les formes tamati (1718), tomata (1743) ont existé. Le fruit lui-même était perçu comme un poison et sa culture est tardive en France. Les noms formés sur le radical de la tomate sont les plus nombreux en Europe.

Une pomme

La tomate a été d'abord désignée comme une pomme d'amour (1549) par allusion à la pomme accordé à Vénus par Pâris et comme une pomme d'or selon la référence au Jardin des Hespérides, mais surtout par influence de l'italien pomodoro. La tomate connue alors était plus dorée et moins rouge qu'aujourd'hui. Toutefois, la pomme d'amour désigne parfois la baie d'un arbrisseau, ou amome des jardiniers, faux piment, morelle, cerisette, petit cerisier d'hiver, oranger du savetier.

L'italien pomodoro, le fruit d'or, est passé en polonais pomidor et en russe pomidor. En Allemagne, des formes anciennes ont été des calques sémantiques de l'italien (Goldapfel) ou du français (Liebsapfel). Cependant, une autre forme Paradiesapfel (la pomme de Paradis) s'est répandue en Allemagne du Sud et en Autriche comme Paradeis ou Paradies. Les pays de l'ancienne Autriche-Hongrie ont conservé cette image : paradicsom (hongrois), paradadz (serbo-croate), paradajka (slovaque), paradižnik (slovène). Le tchèque lui a préféré un calque sémantique : rajské jabličko, la petite pomme du paradis. Ce calque est repris lexicalement dans le roumain roşie.

Il convient de noter que la banane en français était connue dès le XIIIe s. sous le nom de pomme (fruit) du paradis.

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