Histoire
La lettre aleph en sémitique signifiait « boeuf ». Son dessin représentait une tête de boeuf surmontée de ses cornes.
En grec, la lettre alpha pivote de 90° vers la droite pour la minuscule, et de 180° pour la majuscule.
α
L'hébreu notait par ce signe une consonne qui n'existait pas en grec. Celui-ci donnera à la lettre la valeur d'une voyelle. La place des lettres a été très tôt fixée par les Phéniciens et elle a été reprise par les Grecs, puis les Romains. L'expression des Évangiles « je suis l'alpha et l'oméga » renvoie au début et à la fin de l'alphabet grec.
Le
nom de la lettre entre dans le substantif alphabet (vers 1140)
du
bas-latin alphabetum. Il se retrouve sous forme épelée dans l' a
b c (1119) et dans l'abécédaire (1529) du latin abecedarius,
adjectif qui signifiait d'abord alphabétique. Le terme
alphabétaire,
relatif à l'alphabet, est vieilli.
Prononciation
C'est le a courant du français actuel, celui de patte, plat, papa, etc. C'est une voyelle antérieure, ouverte, et orale (non nasale).Cette voyelle se fait aujourd'hui de plus en plus rare, remplacée par la précédente même dans les mots où elle permet de distinguer le terme d'un quasi homophone, comme tâche de tache. Dans l'orthographe, cette voyelle porte généralement un accent circonflexe, comme dans âme, âne, pâle, lâche, etc., ainsi que sur le subjonctif imparfait : Il eût fallu qu'il y pensât. Au début du XXe siècle encore, il était couramment utilisé dans le suffixe -ation (interrogation). Cette voyelle est postérieure, les différences d'aperture et d'arondissement n'existent pas.
A moyen, plus ouvert, et que l'on prononçait dans bas.
A antérieur, plus ouvert qu'aujourd'hui.
La voyelle note un [o] dans des mots étrangers : call-girl, yacht, yawl, walkman, crawl, squaw, toast.
La voyelle n'est pas prononcée dans les mots suivants : Aoste, août (mais elle l'est fréquemment dans aoûtage, aoûtat, aoûtien, aoûtement), Craonne (sauf dans la chanson de Craonne), curaçao, paonne, Saône, saoul, saoulard, saouler, saoulerie. L'usage est incertain pour raout.
Elle entre dans la séquence ai ou ay pour former les différentes voyelles notées aussi e, é, è : allai, allais, paye, pays. Elle note une nasale aussi avec aim, ain : daim, bain. Les différences sont traitées dans la page concernant y et le tréma.
Dans le trigramme aon, la
nasale
est [ã] sans a : faon, paon, taon, Laon. Mais cela ne concerne
plus
les villes de Raon-l'Étape, Craon et Thaon-les-Vosges qui ont changé de
prononciation
après la Première Guerre mondiale.
Pourquoi des accents çà et là ?
L'accent grave est apparu au XVIe s. dans une série de mots homonymes : a/à, ça/çà, la/là. Pour déjà (desja), l'accent vient du fait que le mot est formé de deux parties : des (dès, à partir de) et jà ( ia en ancien français) issu de jam, « maintenant en latin ». Jà était encore fréquemment utilisé à la Renaissance et déjà (desja ou desia) ne commencera à s'imposer qu'au XVIIe s. La graphie de ia (i et j n'étaient qu'une seule lettre) était très ambiguë - à rapprocher de « il y a ». Le même accent avait été utilisé dans une série sans équivoque comme deçà (de et çà), delà, voilà (vois et là). En 1740, l'Académie a décidé d'aligner déjà sur la série. Le rôle de l'accent grave n'est pas phonétique dans ces mots.
Attention ! Il n'y a pas d'accent sur cela.
Et pourquoi des circonflexes ?
C'est la trace d'une lettre disparue qui n'est pas forcément toujours un s : pâte de pasta, âme de anme, âge de aage.
La lettre a dans les autres alphabets latins
Les mots contenant le plus de a : abracadabrant, tarmacadamisa (passé simple).
Abréviations et symboles
— La lettre A représente la note la dans
la nomenclature
musicale anglo-saxonne et germanique. Dans une partition, A majuscule
représente
l'alto.
— A est en physique
la
masse atomique exprimée en grammes. C'est aussi le symbole de l'ampère.
— Å est le symbole de l'angström ou dix-millième
de
micromètre soit 10-10. Attention ! l'angström s'écrit en
toutes
lettres sans le a rond en chef.
— a est l'abréviation de l'are qui entre en
composition
dans ca, da, ha.
— A était la marque de la monnaie de Paris qui était supposée de
meilleur
aloi. On disait donc d'un homme qu'il était marqué à l'A pour exprimer
que
c'était un homme de bien, d'honneur et de mérite. Par ironie, cela
pouvait
signifier qu'il était méchant.
— En latin, la lettre A était l'abréviation – et non un chiffre – pour
le
nombre 500. Surmonté d'une barre ou d'un titre, la lettre Ā valait 5 000.
— Ne savoir ni A, ni B, c'est être ignorant. Ne savoir le B.A.-BA,
ignorer
les rudiments. N'avoir tracé une panse d'a, n'avoir jamais appris à
écrire
car la panse est la partie arrondie de la minuscule.
Voir le digramme ao
Voir le digramme ae et
la ligature æ
Voir les digrammes ai, ay
Voir le digramme au, le trigramme eau