La
ligature æ
Cette séquence de lettres peut prendre les formes suivantes :
– ligature æ ;
– digramme ae, aë, aé.
La ligature æ
Elle intervient dans des mots qui reprennent la
diphtongue latine « ae » ou le digramme grec « ai
».
– Des noms propres hérités du latin :
Lætitia.
– Des mots qui ont conservé leur forme latine :
ægagropile, ægosome, æpyornis (épyornis),
æschne, æthuse (æthusas), althæa, cæcal
(ale, aux), cæcilius, cæcum, cæsium (césium),
chamærops, curriculum vitæ, ad vitam æternam,
élæis, et cætera¹ (et cetera), ex æquo,
iléocæcal (ale, aux), intuitu personæ, lapsus
linguæ, mélæna, nævus, præsidium
(présidium), tædium vitæ, tænia
(ténia), uræus.
Les Romains n'employaient pas de ligature, cette forme est d'origine
médiévale. La diphtongue latine « ae » s'est
réduit à l'époque romane en « é
» (Caesar, César ; Caecilia, Cécile). Dans la
plupart de ces termes, la prononciation recommandée est la
prononciation du latin à la française : «
kü-ri-kü-lom vi-té ». La prononciation
faussement restituée avec deux voyelles « aé
» constitue le plus souvent pour ces mots une influence de la
graphie et non un emploi de la prononciation latine exacte, c'est
pourquoi il convient d'éviter les mélanges entre
prononciation à la française et prononciation
restituée. Cette prononciation populaire conduit d'ailleurs
à des changements de graphie dans des noms anciens comme
Lætitia qui est souvent écrit Laëtitia,
Laétitia et parfois prononcé « laé-ti-tia
» au lieu de « lé-ti-sia ».
Il n'y a pas de ligature dans les expressions
vae victis,
Dies Irae. Cela suit les
conventions du latin classique et dans ce cas on utilise la
prononciation restituée.
¹ Cette forme avec la fausse ligature latine doit être
évitée. Voir cette page consacrée à
etc.
Le ae
– Les mots d'origine italienne ou espagnole forment deux syllabes :
maestoso, maestro, maestria, paella.
– Le nom alsacien baekeoffe (bäkeoffa, etc.) ne forme qu'une
syllabe /bè/. Le « e » note l'absence de l'
umlaut.
– Les noms d'origine néerlandaise forment une syllabe /â/
long : groenendael, maelström ou malstrom.
– Les mots suivants ont des origines différentes : maërl
(maerl, merl, du breton), taël (tael, langues malaises), taekwondo
(coréen), reggae[ré-ghé]. Ils forment deux
syllabes pour les trois premiers même s'il y a eu
hésitation pour maërl
– Le nom Laennec d'origine bretonne s'écrit sans tréma,
ni accent.
Le aë
Il possède des valeurs différentes :
– Le tréma indique une lettre non prononcée dans Germaine
de Staël, Nicolas de Staël, Camille Saint-Saëns, la
commune de Saint-Saëns (Seine-Maritime) qu'il faut prononcer
[stal] et [sans]. La graphie néerlandaise Maëstricht
correspond à Maastricht en français, prononcé avec
un [a] long.
– Le tréma indique la disjonction des voyelles la monnaie
taël, maërl. Dans Falaën [fala-in]. Il en va de
même dans Nathanaël, Judicaël ou les autres noms
d'origine hébraïque. Raphaël, mais
les pré-raphaélites,
un visage raphaélite.
Israël, mais le gentilé est
israélien, israélite avec accent ; l'alternance
est la même pour Ismaël et
ismaélien.
C'est le tréma qui
m'ensorcelle dans le prénom de Raphaël,
Comme il se mêle au «
a » au « e », comme il les entremêle au «
l », Raphaël
Carla Bruni
Le aé
On écrit
gaélique,
phaéton. L'accent
remplace le tréma lorsque la syllabe n'est pas finale.
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