La deuxième personne a été en ancien français es, forme atone, mais aussi ies, forme tonique qui a diphtongué. La forme atone l'a emporté par sa fréquence.
On observe pour cette personne des divergences entre les langues : italien sei , occitan ès, sès, espagnol eres. Les formes provençale et italienne remontent à une réfection de es sur l'initiale de la première personne avec une forme *ses intermédiaire, mais cela n'a pas été général : dans le nord de l'Italie la forme es subsiste.
L'espagnol présente la particularité d'avoir emprunté
cette personne au futur (eris devient eres) afin d'éviter la
confusion avec la troisième personne.
L'amuïssement du -t final est précoce pour l'ensemble des verbes, mais il a pu se maintenir ici pour son rôle discriminant.
L'occitan emploie es, l'italien essa
ou è, l'espagnol ès. La première forme italienne provient de
l'infinitif essere avec une terminaison ajoutée similaire à celle de
ha (il a) ou de parla (il parle), la deuxième est l'évolution
normale du est latin.
La forme estis latine donne estes aussi anomal que dites et faites. La production d'un e caduc à la place de la voyelle tonique reste obscure tout comme pour sommes. Il faut remonter au croisement entre un *essitis et estis pour expliquer aussi le maintien de l's devant t.
La forme *ses du singulier a étendu son influence au pluriel : *sitis donne siti en Sicile, sètz en occitan, sei et seite en italien. La forme diphtongue en espagnol : sois. Elle est issue d'un *sŭtis. Le français conserve le plus fidèlement la forme d'origine. Toutefois, la forme *sĭtis est issue elle-même d'un sĭmus employé déjà par Auguste comme l'atteste Suétone. Elle est donc d'origine analogique.
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et du futur en général.